La famille c'est beau.

«Tu n'as pas honte de te rendre ridicule comme cela ? Tu n'es pas une princesse, tu n'es qu'une catin des temps modernes.»

Mon père, Jonh Lewis. Le pire dictateur qui existe. Je l'aimais, sans doute, mais lorsqu'il me parlait, j'avais toujours l'impression qu'il parlait à un soldat qui venait de le décevoir. Ce n'est pas que je le décevais tout le temps... Mais très souvent. Le plus souvent c'est à cause des petites mais vraiment petites bêtises que je m'oblige à faire chaque jour. C'est quand même puérile, oui, mais parfois je crois que je le fais exprès afin de voir sa réaction. D'ailleurs comme à chaque fois ce sera une réaction ridicule et dépassé, laissant apparaître sa petite veine sur la droite de son cou.

Chaque jour, comme je vous le disais, je m'exerce à des exercices assez amusants et parfois très mais vraiment très dévastateurs. Pour que mon père arrive à me dire que je suis une catin des temps modernes, vous devez sans doute avoir compris que je venais de me faire prendre par rapport à quelque chose de très grave. Et bien si vous voulez tout savoir, j'ai simplement regardé un officié.
Et oui, mon père il me traite de catin parce que je rêve d'un officié, parce que je parle d'un officié, parce que j'admire un officié. C'est assez déroutant, car pour moi être en admiration devant quelqu'un qui protège la famille royale, c'est plutôt un grand honneur. Je le qualifie d'honneur parce que je pense que regarder quelqu'un par rapport à son poste c'est vraiment très majestueux et assez étrange. Cet officié je le trouve beau, mais je sais que jamais il ne me regardera comme je le regarde. C'est normal en quelque sorte je n'ai que seize ans et lui il doit me voir que comme une petite fille pourrie gâtée par la vie.

Revenons en arrière :

Sur le balcon de la tour Nord, on pouvait apercevoir plusieurs hommes en uniformes. Leur beauté était éclatante grâce au fait qu'ils marchaient tous ensemble. Ils fessaient des rondes et surveillaient les alentours afin de ne pas laisser passer un étranger. La famille royale habitant cette tour les gardes de la ligue du Chronos devaient garder les environs à tour de rôle.
Ema, c'est moi. Je vais vous avouer que chaque jour je regarde les officié afin de pouvoir admirer l'un d'entre eux. Je l'attendais, car j'aime le voir organiser ses troupes.

«Qu'est-ce qu'il est beau.»

Les seuls mots que j'arrive à prononcer lorsque je le vois. C'est sans doute ridicule, mais c'est aussi très flatteur pour un homme aussi haut gradé. Ce jour-là j'étais habillée d'une robe assez courte, cette robe contenait des fleurs de toutes les couleurs, je la portais très souvent avec ma paire de ballerine noire. Mes cheveux étaient lâchés et ondulés comme chaque jour en fait. N'importe qui qui passait dans cette zone pouvait croire que je m'étais habillé pour une occasion particulière, mais chacun d'eux avait tort.

Je devrais voir la vie comme un don et non comme une fatalité.

J'avais l'habitude de me cacher. Je voulais échapper aux nombreux regards insupportables de mon père. La plupart du temps j'allais dans la tour du nord. Il n'avait jamais eu l'idée de me chercher là-bas. Il me disait souvent ce que je devais faire, de me convaincre de ne plus essayer de chercher ma mère. Même si cela faisait 10 ans que je ne l'avais pas vue. Quelque part en moi, j'avais envie de la revoir. Bien que le désir c'était atténué au fil des années. Je commençai aussi à arrêter de fuguer, malgré que j'en fasse de temps en temps. Au lieu de ça, j'allais me cacher ici, dans cette tour. Je pouvais voir le ciel comme je le voulais, autant de temps que je voulais. C'était un peu comme un paradis. Je pouvais voir l'horizon, qui était généralement magnifique. Ce paysage me plaisait, il réussissait à me calmer. Quand quelque chose n'allait pas je venais directement ici.

Un sourire aux lèvres se dessinait, alors que je montais les marches. Je me mis à rire tout seul. Plus je riais plus je me moquais de moi-même. Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'étais mis à rire. Serais-je devenu fou ? C'est vrai que par moment je me sentais comme un gamin. Cela est vrai la preuve même que j'en étais un : je montai les marches une par une en sautillant. Mais je ne m'en plaignais pas trop, sauf ma petite taille. J'avais horreur que quelqu'un me rabâche sans arrêt ce minuscule détail sans importance.

J'atteignis enfin la porte que je voulais ouvrir. Je posai la main dessus et la poussai d'une traite. Je remarquai alors qu'elle avait déjà été ouverte. Je passai le pas de la porte, me retrouvant ainsi sur le balcon. J'écarquillai les yeux. Je venais de tomber sur quelqu'un de tout à fait charmant. Une personne très belle, qui rêvassait dans son coin. Mes yeux s'arrêtaient sur cette jeune femme. Puis je finis par entre-ouvrir la bouche et sortir un petit mot.

« Bonjour ! »

Je lui lançai alors un grand sourire en m'avançant un peu vers elle.

« Bonjour ! »

Une voix timide et réservé venait de se faire entendre. Elle était fine et douce, comme quelqu'un de surpris. Mais c'est bizarre quand même, le fait d'être surpris de m'a voir était assez stupide. Je quittais la vue de l'officié afin de diriger mon regard vers cette personne. Nio ?!

« Nio ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que ton père ne voulait plus que tu viennes. »

J'étais surprise de le voir, comme toute cousine de voir son cousin dans une zone où son père ne voulait en aucun cas le voir traîner. Parfois, je me demandais pourquoi ? Est-ce que la mère de Nio peut être dans cette tour ? C'est probable sans doute, mais je l'aurais déjà remarqué. J'ai encore le souvenir de son visage, de son sourire. Lorsque j'allais voir Nio avant elle était toujours là à me sourire. Ses yeux brillant était inoubliable.

« Nio, tu sais que tu devrais rentrer chez toi. Ton père va te faire je ne sais quoi s'il te trouve ici et surtout en ma compagnie. »

Elle lui souriait légèrement, tournant son regard vers le ciel puis redescendant vers l'officié. Elle le regardait avec désespoir, le désespoir de faire le mauvais choix. Et si elle emmenait Nio autre part, un endroit qu'il ne connait pas déjà. Ce serait sans doute mieux que de rester ici et de se faire prendre par un adulte. Elle le prit par le bras mais ne le regardait pas dans les yeux.

« Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer. »

« Nio ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que ton père ne voulait plus que tu viennes. »

Je la regardais avec un air interrogatoire. C'est vrai, mon père ne voulait pas me voir par ici. Il m'interdisait de voir Ema. Peut-être à cause de la relation qui nous unie tous les deux. Il décidait une fois de plus à ma place. J'avais vraiment horreur de ça.

« Moi ? Je suis venue me cacher, même si mon père ne veut pas que je vienne par ici »

Elle me fixait, comme si elle était perdue dans ses pensées. J'avais beau réfléchir dans tous les sens je ne savais pas de quoi il pouvait s'agir. Je plaçais un pas devant l'autre pour m'approcher d'elle.

« Nio, tu sais que tu devrais rentrer chez toi. Ton père va te faire je ne sais quoi s'il te trouve ici et surtout en ma compagnie. »

Je sursautai à ces paroles. Je ne voulais pas rentrer chez moi. Pas maintenant. Je sais, après tout je suis têtu ! Mais c'est surtout une question d'envie. Maintenant que je suis là, autant profiter de la situation, même s'il m'arrive d'être nostalgique. Je veux seulement avoir une vie plus heureuse. Une vie où je pourrai me sentir bien.

« Non, ce n'est pas grave. J'ai décidé de sortir aujourd'hui, et je ne reculerai pas»

Je la fixais à mon tour. Elle m'avait fait un si beau sourire. J'en étais presque éblouis. Sa splendeur m'avait fait sortir de cet enfer que je croyais interminable. Si j'étais là, c'est sans doute grâce à son aide. J'ai retrouvé le sourire parce qu'elle était là.
Je vis qu'elle regardait un homme. Elle affichait un visage plongé dans le désespoir. Ce qu'elle pensait ? Je ne savais pas. En fait j'ai quand même l'impression de ne rien savoir sur Ema. Elle retournait soudainement la tête vers moi. Je pris un air surpris. Elle m'agrippa le bras avec sa main si douce.

« Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer. »

Je lui répondais alors à vive voix.

« Bien sûr ! Je te suis »

Lors de sa réponse, j'étais de plus en plus excitée à l'idée de lui montrer l'endroit de tout les rêves. Cet endroit ce trouve tout en haut de la tour, certain le qualifie de toit, moi je le qualifie comme un endroit où les rêves d'évasion peuvent être réalisé. Je commençais à marcher, Nio me suivait calmement. Je ne lui adressais aucun mot de peur que l'on nous entendent.
Arrivé au dernier étage, je lui dit les quelques mots suivant :

« Nio, je ne sais pas si tu as peur du vide, mais on ne peut pas passer par les escalier, je ne sais pas si des gardes s'y trouvent. Il faudra escalader grâce au branche que tu vois là-bas. »

Je ne savais pas s'il allait accepter mais j'avais comme le nette impression que si je faisais le premier pas il verrait que c'est très facile.
Je continuais les quelques mettre qui me séparais des branches avant de lâcher le bras de Nio. Je regardais vers le bas puis vers le haut afin de m'assurer que personne ne pouvait nous repérer pendant cette escalade. Le vent dans mes cheveux, je me sentais de mieux en mieux.

« Nio, j'y vais. Mais si tu ne veux pas me rejoindre ce n'est pas grave, je comprend que c'est beaucoup à supporter... »

J'attrapais la première branche, laissant dans le vide mes jambes. Je me tenais droite et montais petit à petit. Les branches était épaisses et solides, je savais qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. Enfin, je pense. Arrivé en haut des branches, je m’agrippais afin de me glisser sur la plate forme. Quand cela fut terminé, je me m'étais debout pour regarder le paysage. Le vent était fort comme à chaque fois, grâce à lui on avait l'impression de pouvoir tomber à n'importe quel moment. D'ailleurs, c'est pour cela que je l'aime tant cet endroit, à cause de ce sentiment de légèreté.

« C'est si beau ... »

Je me penchais vers le vide afin de contempler la beauté de cette hauteur et de cette vue imprenable, je me sentais si bien, comme ci tout était possible.

Je lâchai un léger soupir. Le vide en bas me faisait peur. Je ne voulais pas trop monter. Cependant je pris mon courage à deux. Je commençai alors à grimper. Je m'arrêtai après quelques mètres et fermai les yeux. Mon corps tremblait. J'essayai de ne pas regarder vers le bas, mais de temps en temps je ne pus m'empêcher. J'avais le tournis, je croyais fortement que j'allais tomber.
Mon pied glissa. Je tombai de quelques centimètres jusqu'à que je réussisse à me rattraper grâce à ma main gauche. Je poussai sur mes bras et continua de monter.

Enfin arriva en haut, le coeur battant, je repris mon souffle. J'observais Ema regarder l'horizon, elle devait trouver cela magique. Je n'osai pas trop pointer mon regard vers le paysage. J'avais le vertige, déjà que je ne me sentais pas très bien. Je décidai quand même de lever les yeux, découvrant un paysage magnifique. C'était surtout le ciel, il était incroyable. Je n'en avais jamais vu un comme ça. Je sortis alors mon portable et le pris en photo. J'avais déjà toute sorte de photo du ciel. La plupart venaient de la Terre. Je regardai ainsi mes autres photos sur mon portable. Un air nostalgique s'installa sur mon visage, repensant à ma vie sur Terre. Cette vie me manquait énormément. Je voudrais pouvoir retourner dans le passé et rester avec ELLE, pensais-je souvent.

Alors que je faisais défiler les photos je finis par tomber sur celle d'une femme. Mes yeux se remplissaient de douceur, un peu humidifiés pour l'envie de pleurer. La femme sur la photo avait de jolies cheveux blond lui arrivant au niveau du fessier. Les bouts étaient légèrement ondulés. Elle avait des yeux émeraudes, identique au miens. Son visage était fin. Sa peau était aussi blanche que la mienne. Mon souvenirs me permettaient de me souvenir de la douceur de sa peau lorsqu'elle se caressait à la mienne. Elle tenait un garçon dans ses bras. Il s'agissait de moi. La femme était en fait ma mère.

Cette photo, ce n'était pas moi qui l'ai prise. Je me souvenais peu à peu que c'était mon père qui l'avait prise. A l'époque ce portable appartenait à mon père. Pourquoi avait-il laissé cette photo ? Je ne comprenais pas bien mon père. Parfois je me sentais vraiment bête. Je me demandais à plusieurs reprises : Aime-t-il toujours maman ? D'un côté je ne voulais pas savoir la réponse, je ne voulais pas être déçu.

Je rangeai mon portable et levai ma tête vers Ema. Je m'avançais vers elle. Je mêlai sa main à la mienne. Sa main était chaude, une chaleur qui pouvait me réchauffer le coeur. C'est pour cette raison que quelques minutes après, je la pris contre moi, voulant qu'elle m'enlace pour réchauffer mon cœur qui s'était gelé.

Au bout d'un moment, je vis Nio arriver avec un peu de mal, comme quoi pour lui monter ici devait être le défi du siècle. Je me retournais, regardant le paysage. De très loin de voyais tout le village. Il était si beau de haut, si majestueux. Quelques secondes étaient passés et je me tournais afin de regarder Nio, il avait l'air triste, déboussolé. Je voulais aller le prendre dans mais bras mais je ne savais pas s'il allait me laisser faire vu son état émotionnel.

« Je suis désolé Nio, je ne voulais pas te voir triste. »

J'avais chuchoté les quelques mots du dessus afin qu'il ne les entendent pas. Mais que je sente que mon âme allait mieux. Il se levait et se dirigeait vers moi en me prenant la main. Il était presque glacial, sans doute à cause du vent. Je ne savais pas pourquoi, mais Nio me paressait bizarre tout d'un coup.
Quelques secondes après ce moment affectif, Nio se penchait vers moi et m'offris un câlin. Je ne savais pas quoi dire de peur qu'il le prenne mal, alors j'avais décidé de lui caresser les cheveux tendrement. Toujours dans ses bras, je m'éloignais du bord sachant que Nio avait le vertige. Je le décollais quelques minutes mais ne lui lâchait pas les mains. Je m'assis par terre le ramenant vers moi. Nous étions tous deux sur le sol et c'est à ce moment là que je lui dit : « Nio, je vais quitter le château. » D'un seul coup mon coeur commençait à avoir mal, je me sentais fiévreuse et assez mélancolique. J'avais peur de la réaction qu'il pourrait avoir, mais qui ne l'aurait pas ? Nio était pour moi mon confident, avant je n'avais pas peur de ce que je pouvais lui dire, je savais qu'il m'aurait donné un conseil judicieux, mais là … Là j'avais fait un choix sans même lui en parler avant. Je ne savais pas s'il allait le prendre bien ou mal, je voulais juste une chose, qu'il ne me déteste pas par la suite.

« Je sais j'aurais du te le dire avant. Mais il faut que je t'explique … »

« Je sais j'aurais du te le dire avant. Mais il faut que je t'explique ... »

Je regardai Ema fixement dans les yeux, légèrement surpris de sa déclaration. Je fixais l'horizon réfléchissant quelques instants. Je levai ma main pour me gratter les cheveux, réfléchissant peut-être un peu trop. Je tournai la tête vers Ema en souriant.

« Si c'est ton choix je ne vais pas m'y opposer. Si ça te rend heureuse je ne vais vraiment pas m'y opposer. Mais sache que tu resteras une personne très chère pour moi. Comme tu le sais, je ne peux pas quitter le château trop souvent. Je n'en ai pas le droit. On se verra moins souvent. Mais ça ne veut pas dire que je t'aimerais plus. Même si tu ne me l'a pas dis avant, je suis heureux que tu me le dise quand même avant que tu ne parte. C'est vrai tu ne seras plus là, mais je pourrai quand même penser à toi. Et puis faut pas un faire tout un drame ! C'est pas comme si on se quittait à vie Non ? »

Je me levai sur ma dernière phrase le sourire aux lèvres et en tendant sa main vers elle.

« Aller ce n'est pas la mort ! Relève-toi ! Et rayonne comme tu la toujours fais, au moins pour moi. J'aime te voir comme ça, alors ne fais pas la tête. »

Je pris un ton assez rassurant. Je voulais voir son sourire. Je voulais la voir rayonner comme elle l'a toujours fait. Je voulais qu'elle me fasse sourire. Au fond, c'était très égoïste de ma part.

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